Son esthétique naturelle et spontanée laisse aux modèles qu’elle photographie la possibilité de laisser libre cours à leurs émotions. Aucune nuance de leurs personnalités ne lui échappe. Sur le plateau comme en interview, Clare est aussi limpide et intègre que sa photographie. Elle nous a parlé de ses inspirations, ses modèles et des images auxquelles elle reviendra toujours – des portraits de ses enfants à celui d’un certain groupe de rock.
Quand as-tu su que tu deviendrais photographe ?
Après l’obtention de mon diplôme en design graphique à Camberwell – j’étais très mauvaise dans cette discipline. J’ai pris un appareil, fait quelques photos et vraiment, elles étaient pas mal ! Donc je me suis dit, allons-y.
Y’a-t-il quelqu’un dans ta famille qui t’a transmis ce goût de la photographie ?
Mon père, avant que je ne m’en empare à mon tour. Même si à l’époque, je n’avais aucune idée que j’en ferais ma vie.
Quel est le premier appareil photo que tu as acheté ?
Un Pentax que mon père m’a offert.
En as-tu fait ton métier tout de suite ?
La photographie n’a jamais été un simple hobby. Dès que j’en ai eu un entre les mains, j’ai voulu en faire mon métier.
Qui sont les photographes qui t’inspirent ?
Nan Goldin, Joseph Szabo, Larry Clark, Sally Mann.
Qu’est-ce que tu souhaites capturer dans tes photos ?
Quelque chose qu’il m’est impossible d’écrire ou décrire. Un instant particulier, étrange. La vérité cachée d’une personne.
Qu’est-ce qui fait la beauté ou la réussite d’une photo ?
Un beau modèle, un truc qui survient, brusquement. Qu’il soit beau ou terrifiant.
Qui sont tes modèles préférés ?
Mon frère et ma sœur l’ont été quand nous étions plus jeunes. Aujourd’hui, ce sont mes enfants.
Instagram a-t-il joué un rôle important pour les photographes et l’art de la photographie ?
La plateforme a rendu la photographie beaucoup plus accessible.
Est-ce que tu photographies ton entourage ? Ou des inconnus ?
Tout dépend du temps que j’ai à disposition. Parfois, c’est assez stimulant de ne rien connaître de l’autre. Deux étrangers qui apprennent à se connaître et partagent un moment d’intimité.
Comment met-on à l’aise un modèle ?
En discutant avec eux. En leur faisant de mauvaises blagues. Je ne suis pas très douée pour les banalités d’usage. Parfois, on ne dit rien et une énergie, une connexion se crée, comme ça. Et c’est magique.
Préfères-tu photographier les hommes ? Les femmes ?
J’aime photographier les deux. Je peux ressentir cette énergie et cette connexion avec les deux sexes, hommes et femmes confondus !
Comment définirais-tu ton esthétique ?
Naturelle et instinctive.
Que souhaites-tu transmettre à ceux qui regardent tes photos ?
J’aimerais qu’il reste quelque chose de mes images dans leur tête.
Couverture de BEAT, Warpaint.
C’était le tout premier numéro de BEAT. J’étais très excitée à l’idée de shooter ce groupe et de signer la couverture du magazine. Je les ai photographiées dans une petite rude déserte de Manchester. Aux murs, un panneau venait d’être repeint en blanc, c’était le studio d’extérieur idéal ! j’avais une heure pour plier la couverture et 10 pages. Tranquille.
Singles, Damaris. Stylisme Hanna Kelifa, designer Suzy Wood.
Le shooting pour ce magazine a duré deux jours, à Amsterdam, où Damaris habitait à l’époque. C’était très libre. J’adore cette photo de Damaris, elle a l’air tellement heureuse et naturelle !
Et la lumière était parfaite ce jour-là.
Hannah, devant le MacDonals de Bromley.
Hannah est ma sœur. Je l’ai photographiée devant le MacDonalds de Bromley, la ville où nous avons grandi. C’était après l’école – sur sa main, elle a écrit le mot « trainers ». C’est une des photos que je préfère.
Les Sœurs pour i-D.
C’était une série exclusivement féminine, avec Hanna Kelifa au stylisme. De l’attitude et des costumes !
Miriam Wolf 2016.
C’est ma fille. Je l’ai photographiée dans son bain, aux dernières lueurs du jour.
Alice, de Love From Alice.
C’était en Suède, un voyage incroyable. J’aime la tranquillité qui se dégage de cette image.