Le timbre de sa voix et son phrasé théâtral ont beau évoquer les premiers pas d'Adjani sur scène, la jeune interprète et comédienne française s'est façonné un univers à elle – à part. En 2013, son album Première Fois écrit par Benjamin Biolay révélait son penchant pour les grands détournements : elle n'hésitait pas à reprendre France Gall, ni à surjouer les amantes éconduites, le tout sur des mélodies pop et une prose glaçante. Aujourd'hui, Alka Balbir revient avec Mon Mec, son titre en duo avec Philippe Katerine qui place son futur album sous de beaux hospices. En attendant sa sortie le 23 mai prochain, l'artiste est revenue en 5 temps sur ses inspirations.
Alka n'est pas mon nom de scène, c'est mon prénom
Mon grand père paternel est indien et nous avons toutes et tous un prénom français et un prénom indien dans ma famille. Jamais je ne me suis sentie Anne-Laure. Quand j'ai eu 20 ans j'ai décidé de prendre Alka comme premier prénom !
Si je réalisais la bande-son d'un film, il serait de Xavier Dolan
La musique dans ses films a un sens. Cette scène incroyable dans Mommy où les trois personnages chantent en choeur On ne change pas de Céline Dion est bouleversante. J'aime vivre ou voir des gens vivre leurs émotions au premier degré, intensément, sans moquerie. Les films, les chansons et les livres sont pour moi aussi efficaces qu'un xanax ! Découvrir grâce à des films que je n'étais pas seule à ressentir telle souffrance, telle joie, tel questionnement, telle peur, tel désir, fut le plus grand soulagement de ma vie : La vérité d'Henri Georges Clouzot, Les parapluies de Cherbourg et Peau d'âne de Jacques Demy, Belle de jour de Luis Bunuel, Les enfants du paradis de Marcel Carné, Twin Peaks de David Lynch, furent des chocs et des révélations.
Je crois que je suis plus compréhensible en chantant
Mes chansons, c'est tout moi : l'histoire d'une fille qui s'allonge dans des roses pour la beauté, et qui découvre en s'allongeant que les roses ont des épines qui la blessent mais elle n'ose pas se relever, elle y reste. Pour supporter la douleur il ne faut pas trop qu'elle bouge alors elle reste peu mobile, égale, elle ne dérange personne, sa tête ne s'est que peu permise de penser. Pour supporter il vaut mieux ne pas penser, alors elle rêve dans un demi sommeil. Et puis un jour elle décide que c'est assez, hop elle se réveille et elle se permet. Elle parle, elle pense, elle chante, elle danse, elle pleure, elle rit, elle crie, elle sort, elle aime, elle jouit enfin !
Si ma musique avait une odeur...
Celle de l'amour qui fait boum !
L'expérience sur scène m'a apporté de la confiance, de la rigueur et beaucoup de plaisir
Je suis en tournée jusqu'en mai pour l'adaptation très réussie par Christian Simeon de "Maris et Femmes" de Woody Allen. Le personnage de Rain, que j'interprète, est une jeune femme géniale ! Intelligente, maline et drôle. Je me sens très bien dans sa peau. Ce rôle, cette pièce et les gens qui la font, d'abord les acteurs, en particulier Hélène Médigue qui a acheté les droits du film et qui m'a proposée le rôle, mais aussi Stéphane Hillel le metteur en scène, Christian Simeon l'auteur, et tous les techniciens font de moi une femme heureuse et épanouie !