Amira Fritz voit le monde avec un oeil bienveillant. Son objectif se pose sur ceux et celles qui le peuplent avec une douceur toute anachronique. Dans un monde post-moderne où le digital, les sentiments 2.0 et l'auto-promotion règnent en maîtres, l'artiste-photographe allemande réalise des clichés oniriques, à l'orée des forêts qu'elle immortalise. Lauréate du prestigieux prix du jury au festival de Hyères en 2008, Amira poursuit depuis sa quête d'abstraction, témoignant d'une profonde sensibilité à l'égard des femmes, des fleurs et des êtres qui habitent ses photographies en clair-obscur. Appuyez sur pause et laissez-vous bercer par sa mélodie céleste.
Le monde moderne est agressif et la sensualité est son antidote
Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes guidés par des idéaux capitalistes et individualistes. Or, pour chérir l’instant présent, priser une œuvre d’art, nous devons nous laisser aller et accepter de renouer avec nos sens. La sensualité n’a rien à voir avec la féminité : c’est un mode de vie, une expérience qui nécessite douceur et patience. Les hommes, comme les femmes, en sont dignes et capables.
La féminité a tout à voir avec l’élégance
En tant qu’artiste et en tant que femme, j’ai une certaine obsession des détails : je rêve que la mode redevienne douce et bienveillante à l’égard de la féminité. Qu’elle soit moins brutale.
Je pense la photographie comme on pense la peinture
Je n’ai jamais considéré la photographie comme le témoignage d’une certaine réalité. D’ailleurs, je ne prends jamais de photos en vacances. La photographie est le médium qui me permet de révéler au monde l’univers qui se déploie dans ma tête – une situation, un concept, une atmosphère. Mes images sont une extension de moi-même, mon cœur et mes émotions les plus intimes.
Le Miroir, d’Andrei Tarkovsky reflète ma vision et ma raison de faire de l’art.
Si j’avais le pouvoir de créer mon propre parfum, je capturerais l’essence d’une forêt de conifères après la pluie.
Je choisirais un flacon gris, orné d'un bouchon rose pour l'encapsuler. @AmiraFritz