Bishop Briggs, née Sarah Grace McLaughlin, est une jeune compositrice et musicienne de Los Angeles. Née en Angleterre à Londres, elle est partie avec sa famille pour le Japon à l’âge de 4 ans avant de s’envoler la veille de ses 10 ans pour Hong Kong, où elle a passé son adolescence. Sa famille reste sa plus grande source de soutien et d’inspiration. Son nom de scène est d’ailleurs une ode à la ville Écossaise où ses parents sont nés. À ses yeux, la vie n’est que passion, musique et écriture. A contre-courant de son époque, Bishop aime prendre le temps de faire les choses. Ses ballades pop et soul sont infusées de rimes tirées de son vécu. Intuitive et sensible, Bishop prouve que l’intégrité et la sincérité paient toujours, même en 2016.
Tu as une voix forte et puissante mais ta musique a des élans mélancoliques. Je pense à ton titre River. Ta musique est-elle le reflet de tes émotions ?
Je bataille tous les jours pour trouver ma voie. Je suis en train de comprendre que la force est aussi une forme de sensibilité. Lorsque j’écris ou que je suis sur scène, je ressens les émotions du public en face de moi. Je sais que la force m’aide à chanter mes chansons sur scène. Je suis quelqu’un d‘extrêmement sensible et je réagis différemment selon l’espace où je me trouve et je me remémore toujours ce qui m’a poussé à écrire tel ou tel morceau.
Comment parviens-tu à retranscrire en mots et en paroles, les émotions qui te traversent ?
L’écriture ne vient pas si je ne me replonge pas en moi pour renouer avec les émotions qui m’appartiennent. J’écris depuis mes 7 ans mais ce n’est que depuis mon arrivée à Los Angeles, il y a six ans, que les mots sont devenus des mélodies. J’avais déjà un peu d’expérience à l’école mais Los Angeles est la ville qui m’a permis de me mettre en scène réellement. C’est une expérience récente.
Ton morceau The Way I Do parle de ton expérience avec ton psy. Tu peux nous en dire un peu plus ?
C’est vrai, je suis allée voir un psychiatre à Los Angeles. J’étais à l’époque avec ma petite amie, qui est également musicienne. Il s’est tourné vers elle et a dit : « Tu veux arrêter la musique ». Après le rendez-vous, je me suis adressée à elle en criant : « C’est tellement ridicule qu’il t’ait dit ça ! » sauf qu’elle m’a regardé droit dans les yeux avant de me révéler qu’elle y avait effectivement pensé. Je pense qu’être avec elle m’a aidé à surmonter une épreuve. Lorsqu’elle m’a avoué ce qui la préoccupait, je me suis dit : si tu arrêtes la musique maintenant, jamais tu ne pourrais savoir ce qu’il est possible de ressentir lorsqu’on fait ce qu’on aime, la joie comme la peine.
Es-tu du genre à faire confiance à ton instinct, à te laisser guider par tes sensations ?
Tout à fait. Je dirais que mon instinct et moi-même nous entendons très bien ! Je vis dans l’instant, dans chaque seconde. Si je dois monter sur scène, je prends systématiquement le temps de méditer. Ça m’aide à me concentrer. Je considère qu’avoir un esprit libre permet d’être heureux dans la vie de tous les jours.
Tes paroles s’inspirent-elles toujours de ton vécu ?
En réalité, je pense que la plupart des refrains qui me viennent à l’esprit viennent de mon inconscient. Je marche à l’écriture automatique et j’écris chaque matin la plupart de mes rêves. C’est donc un savant mélange de choses vécues, tirées de mon quotidien et d’éléments magiques, oniriques.
Quel est le dernier rêve qui t’a inspiré une chanson ?
J’ai récemment rêvé que je voulais attraper une source de réconfort, perchée dans un arbre trop haut pour que je puisse la saisir. Dans The Way I Do, je répète "reaching for you, reaching for you", et c’est justement en réaction à ce rêve.
Tu parlais de méditation tout à l’heure. As-tu des rituels particuliers avant de monter sur scène ?
La vue des lumières blanches m’apaise. Donc je ferme les yeux pour laisser les vaisseaux de lumière traverser mes pensées. Il y a quelque chose de si beau là-dedans. Sinon, je médite, je m’assois dans un coin (rires), je prends mon inhalateur qui sent la lavande et je prends une très grande inspiration.
Quel est le message que tu espères transmettre à travers tes chansons ?
Mon rêve est de participer à l’envie des gens d’écrire leur histoire à leur tour. Si tout le monde prenait le temps d’être en paix avec soi-même, et c’est un vrai travail, le monde irait beaucoup mieux. Parce qu’il faut annihiler la sensation d’être retenu par quelque chose – qu’il s’agisse d’une personne, de son passé.