"Le cosmos est une source d’inspiration qui rend très humble." C’est avec ces quelques mots que Caroline Corbasson définit son œuvre plastique, sensuelle et poétique. La jeune artiste française s’est très vite fascinée pour la science, – un univers auquel elle s’est familiarisée en flânant dans les laboratoires biologiques et les centres de recherche – loin des ateliers des Beaux-Arts, dont elle est aujourd’hui diplômée. C’est dans les minéraux primitifs, la poussière ou le charbon qu'elle tente d'extraire la beauté cachée de ce qui nous entoure – pour mieux nous émerveiller. Voici ce qui l'inspire.
Je choisis mes matériaux en fonction des temporalités qu'ils incarnent
Le charbon, le graphite, le fer ou le cuivre sont des matières minérales existant depuis des millions d’années, des milliards, même. J’aime travailler avec ces minéraux primitifs car ils ont une véritable aura. Même si j’emploie très souvent des outils numériques pour initier un travail, la phase d’exécution passe par un contact direct avec la matière, un retour au concret.
Dans mon oeuvre "Noise", je tente de retranscrire la sensation d'un cri silencieux
Cette carte du fond diffus cosmologique est censée représenter l’univers tel qu’il était à sa naissance, seulement 380 000 ans après le big bang. Cela devait être une période assourdissante, mais comme le son ne peut exister dans l’espace. Ce paradoxe m’inspire beaucoup.
Certains parfums ont une emprise émotionnelle sur moi
Les senteurs qui émanent de la terre après que la pluie ou l'orage soient tombés me touchent particulièrement.
Je définirais mon travail en quelques adjectifs
Précis, obsessionnel, prolifique, poétique.
La sensualité n'a ni contour ni forme
Elle est indéfinissable et infinie : propre à chaque personne, et surtout pas enfermée ou limitée par des codes… Libre, donc. J’ai parfois senti qu’être femme et artiste pouvait représenter un obstacle dans l’esprit de certains. Je ne suis pas d’accord, nous pouvons en tirer une très grande force.