Daphne Greca, 26 ans, est l’une des skateuses les plus intrépides de sa génération. Désormais à la tête du skate shop Baddest, à Brixton, Daphne a quitté son Athènes natal à l’âge de 17 ans pour étudier la photo à Londres. Mais très vite, elle s’est découvert une passion pour les hill flips et les 360, s’est empressée de squatter les skateparks de sa ville adoptive pour y grinder en toute liberté. Avec une seule ambition en tête : créer l’un des premiers skate shops de son nouveau quartier. « Si la pratique du skateboard connaît aujourd’hui sa plus belle ascension, il est primordial d’offrir des espaces dédiés à celle-ci. Je pense que les gens devraient se concentrer sur le local, participer à la vie de quartier. Le skateboard est une communauté, il est essentiel qu’elle vive plus fort ! » Nous l’avons rencontrée pour retracer son parcours et ses inspirations quotidiennes.
Je suis tombée amoureuse du skate adolescente
À l’époque, je vivais encore à Soho, à Londres et une amie skateuse m’a proposée de l’accompagner. Aussitôt montée sur sa planche, j’ai ressenti une grande liberté. Quand on démarre le skate à cet âge, on ne pense pas à l’après. On célèbre l’instant présent. Le skate m’a permis de m’émanciper de mes propres carcans.
Le skateboard me procure des sensations très contradictoires
La pratique du skate est un exercice de méditation – seul l’instant présent compte, il faut le chérir et l’honorer. Lorsqu’on attend rien du skate, cette pratique se révèle très salvateur. On en a des papillons dans le ventre. Mais en progressant, on découvre également la chute, la déception, la hantise de remonter sur la planche.
Le bruit des vagues qui se cognent contre la côte me replonge en enfance
J’ai grandi au large de la mer Egée, entre la péninsule grecque et l’Anatolie. Je passais mon temps à scruter le bleu du ciel et de la mer avec cette impression de vivre l’éternité, loin de tout et hors du temps.
La féminité rime avec force. C’est l’art de séduire et le pouvoir de renouer avec la nature.
Le passage de l’enfance à l’âge adulte est un drôle de périple qui se double de merveilleux. Surtout lorsqu’on a la chance d’être l’égale de tous les hommes.
Karthea, une petite plage sur l’île de Kea, est mon refuge
Un amphithéâtre antique, deux temples des dieux et une petite église magnifient ce lieu. On n’y accède qu’à pieds, après des heures de marche. Ces vestiges ont été bâtis en 1200 avant Jésus-Christ. Le marbre a été poli par les siècles et l’histoire de ceux qui l’ont foulé. Le passé, le présent et le futur s’assemblent quand on pénètre ces lieux. L’énergie qui s’y déploie est très puissante.