10 femmes pour comprendre la pop en 2016

De Bruxelles à Sydney et de l'Albanie à Berlin, voici les 10 chanteuses, Djs et musiciennes qui s'apprêtent à changer la face de la pop. 

Belgique – Tsar B

Tsar B est le nom de scène de Justine Bourgeus, âgée de 22 ans. Violoniste de formation, elle s’est vite acoquinée avec les groupes musicaux émergents de sa Belgique natale. Mais après plusieurs essais, elle s’est aperçue qu’elle ne pouvait compter que sur elle pour mettre sa vision du monde et des mots en musique. Tsar B est née. Et comme tout bon artiste qui se respecte, Justine est atteinte de synesthésie – un phénomène neurologique qui induit qu’un sens implique généralement la mise en pratique involontaire d’un autre sens. Justine voit donc des couleurs lorsqu’elle écrit ses chansons. Et vice-versa. Son premier EP rassemble quatre exemples de son approche très singulière de la pop. Son single, Escalate (une nuance de bleu foncé) est une ode mélancolique aux beats orageux, chargée de mélodies électriques du Moyen-Orient. Swim, son second titre qui désigne une nuance de jaune s’élance comme un cri de FKA twigs. Pour reprendre les mots d’un critique, « Tsar B vous fait l’effet de l’ecstasy ! » 

Allemagne – Bibi Bourelly

Née à Berlin, aujourd’hui basée à Los Angeles, Bibi Bourelly a accompli en quelques mois ce que d’autres peinent à accomplir en une vie. Chanteuse, auteure-compositrice et du haut de ses 22 ans, Bibi a soufflé à Rihanna les paroles du tube interplanétaire Bitch Better Have My Money et signé trois titres sur l’album Anti. Usher, Lil Wayne et Selena Gomez lui ont déjà emprunté sa voix. Dotée d’un sixième sens en matière d’écriture (elle aurait d’ailleurs écrit sa première chanson à tout juste 1 an), la jeune prodige a sorti son premier EP, Free The Real, cette année. À l’image de son nom, cet EP, sincère, semble enserré toute la sincérité de Bibi. Nos deux titres préférés : Ego, aux élans blues et Riot, une ballade acoustique envoûtante.

Israël – Noga Erez

Comme certains d’entre nous, Noga Erez s’est d’abord aventuré dans les méandres de l’univers jazz avant de céder aux sirènes de la pop. Basée à Tel Aviv, ses couplets très politiques puisent leur inspiration dans la gouaille d’une M.I.A et n’ont qu’une seule et louable ambition : faire danser le monde. Son single Pity, aux élans électroniques, revient sur le viol d’une femme en bande tandis qu’Off The Radar, évoque la volonté de faire disparaître les identités raciales, sur fond de synthés pop. 

Espagne – Sofi de la Torre

Il existe un milliard de pops – sa diversité fait sa force – mais une équation mathématique demeure imparable : synthés + mélancolie + voix féminine = mélodie planante. Sofi de la Torre l’applique à la lettre depuis son single Vermillion, sorti en 2014. Une architecture sonore qui mériterait d’être exposée au Louvre, tant elle se fait le miroir de son temps. Poursuivant sa quête d’idéal, elle sort Mess, en 2015 histoire de parler du chaos du monde. Dans son titre évocateur, Sit Down, elle murmure : « …ain’t nobody got time for this shit ». Qui a dit que la pop n’était plus politique ? 

Australie – Tkay Maidza

Vous aimez le hip-hop ? Tant mieux. Vous aimez la pop ? Super. Vous aimez quand les deux se rencontrent et s’unissent dans une seule et même volonté, vous remémorez Missy Elliott et le joyeux bordel du début des naughties ? J’ai ce qu’il vous faut. La rappeuse zimbabwéenne, basée en Australie Tkay Maidza vous emmène dans son univers éclectique et électrique histoire de bousculer nos sens. Depuis son tube électro U-huh, sorti en 2014, Tkay a sorti un EP adulé par les critiques du monde, Switch Tape, et un premier album, sobrement intitulé TKAY. Pour couronner le tout et célébrer le mélange des genres, la musicienne a invité le rappeur Killer Mike, de Run The Jewels, à signer un titre en collaboration. 

Suède – Nadia Nair

Originaire de Göteborg, de parents indiens et malais, Nadia Nair fait partie de cette jeune génération de pop stars qui émerge chaque année de Suède dont Mapei, Seinabo et Zhala sont les dignes représentantes. Sauf que Nair aime particulièrement brouiller les pistes : elle insuffle à sa pop des effluves de musique traditionnelle suédoise. Son premier album, Beautiful Poetry, est une constellation de mélodies pop et féminines aussi sensibles que puissantes. Sa voix, aussi douce soit-elle, se double d’une profondeur exquise. 

Danemark – Ericka Jane

Ericka s’est fait connaître dans son pays natal en empruntant deux routes très actuelles : via la télévision et son corollaire sur la toile, YouTube. À tout juste 15 ans elle est sélectionnée pour participer au X-Factor local. Un an plus tard, elle reprend la version de Jojo du titre Marvin’s Room par Drake (vous me suivez ?), dont le clip se déroule, étonnamment dans un parking.  Adulée, depuis, par la toile, Ericka a sorti son EP, Favorite Lie, aux échos R’n’B. En attendant son futur album, on peut se laisser aller à écouter Bad Like You, un titre dans le sillon de la sulfureuse Bad Gal. 

Finlande – ALMA

ALMA reste un mystère à percer. Tout ce qu’on sait de la jeune musicienne finlandaise, c’est qu’elle a 20 ans, des cheveux verts et qu’elle chante merveilleusement bien. Son premier single, Karma, fait souffler un vent futuriste et salutaire sur le paysage de la pop. Sa voix aux accents soul balance des phrases symboliques comme des imprécations sur un beat qui rappelle autant la house de Chicago que l’ère R’n’B. Le reste est à découvrir dans le clip qui accompagne son titre Karma : il s’agit d’une balade dans sa Finlande natale, entre les squats, les voyages en métro éclairés au néon et les rues désertes qu’ALMA arpente, prête à conquérir le monde. 

Colombie – Lao Ra

Enfants, dans leur Bogota natal et hyper-violent, Lao Ra et son frère s’échappaient du réel en regardant défiler les clips de MTV sur l’écran de leur télé familiale. C’est là que la jeune fille découvre la pop et parallèlement le punk. Deux styles qui inspireront sa carrière future. Lao écrit ses premiers textes à cette époque, le jour de ses 12 ans. Son diplôme de l’école de musique en poche et une brève carrière professionnelle dans une compagnie d’alarmes incendies, elle décide de réunir ses forces et son amour de la musique dans son premier EP ; Jesus Made Me Bad. Ses morceaux dévoilent des inspirations tropicales, un goût prononcé pour l’audace expérimentale de MØ et le penchant nerd de PC Music. Brillant, forcément. 

Albanie – Era Istrefi

Il y a quelque chose qui nous intrigue chez Era Istrefi. Son premier clip, DIY, coloré et joyeux pour Bonbon, ne ressemble à rien de ce qu’on connaît. L’Albanaise, vêtue d’une parka gargantuesque rose flashy danse face caméra à la manière de Rihanna. Quant au morceau, il mélange sans vergogne le R’n’B, le dancehall, la trap dans un gloubi boulga d’Anglais et d’Albanais et ses envolées cosmiques rappellent la légèreté de l’été et la chaleur des barbecues entre amis. Enfin bref, tout ça est bien étrange mais a déjà récolté plus de 150 millions de vues donc on imagine que la magie opère, quelque part entre l’Albanie et l’Angleterre, sans doute. 

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